Durée : 1h55
Rome se livre sans filtre – un documentaire sur la chaine ARTE
ROMY FACE A SON DESTIN
Si son second film, L’Étranger en moi qui l’a fait connaître, semblait quelque peu emprunter aux codes de l’École de Berlin, le film suivant de l’Allemande Emily Atef, Tue-moi, s’en était éloigné. 3 jours à Quiberon va également tout à fait ailleurs avec cette reconstitution d’un épisode de la vie de Romy Schneider. Le film porte en lui une dimension crépusculaire puisque l’action se déroule quelques mois avant la disparition de l’actrice. Son noir et blanc rappelle les photos de l’actrice prises à l’occasion lors de ce séjour thérapeutique, tout comme il coupe ce décor lunaire du reste du monde.
Schneider, à l’écran, se bat pour survivre. Il y a quelque chose de poignant dans ce personnage, et de troublant avec le choix de Marie Bäumer pour l’incarner. La ressemblance est frappante sans aucune artifice, au point qu’on oublie parfois Bäumer en pensant voir Romy Schneider revenue à l’écran, le temps d’un profil ou d’un plan. Ce pourrait être le cœur battant du film, mais son procédé est beaucoup plus terre-à-terre. Des journalistes viennent interviewer la star sur le point de vaciller. L’un d’eux questionne comme il accuse, elle répond comme elle explique : le film reste bloqué en permanence dans le commentaire dialogué sur Schneider, et peine à incarner son sujet à l’écran. On nous dit en permanence ce que le film ne peut donner à voir.