Le goût de l’huître

Comment bien choisir l’incontournable coquillage des fêtes de fin d’année devant le banc de l’écailler.

Elle ne laisse jamais personne indifférent. Sous sa coquille froissée, elle subjugue ou rebute. Avant d’atterrir dans sa bourriche, l’huître passe sa vie à bâiller. Plusieurs années à s’entrouvrir afin de filtrer un océan d’eau et puiser son phytoplancton à travers les cyanobactéries et les microalgues. Des végétaux microscopiques constituant le cœur de son alimentation. Normandie, Bretagne Nord, Bretagne Sud, Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Arcachon-Aquitaine, Méditerranée… qu’importe sa zone de production, pourvu que le mollusque bivalve hermaphrodite né à la préhistoire soit une ode à l’iode. Près de 130 000 tonnes d’huîtres ont ainsi été englouties dans l’Hexagone en 2019 – plus de la moitié à l’occasion des fêtes de fin d’année ! –, faisant de la France le premier pays consommateur d’Europe. À l’image du vin, du beurre, de l’huile d’olive, il y a des terroirs et surtout des signatures de producteurs : l’Utah Beach des Guernier, dans la baie des Veys à Agon-Coutainville, dans la Manche ; les Prat-Ar-Coum des Madec à Lannilis, dans le Finistère ; les authentiques gravées au laser de Gillardeau à Bourcefranc-le-Chapus, en Charente-Maritime ; les roses des Tarbouriech sur l’étang de Thau, à Marseillan, dans l’Hérault… À vos couteaux§

Les 4 bonnes questions à se poser

Fines ou spéciales ? 

Ces deux termes renseignent sur « le taux de remplissage » d’une huître : des appellations qui éclairent sur le pourcentage de chair contenu à l’intérieur du mollusque, poids de la coquille compris. Une fine (moins de 10 %) est maigre, saline et courte en bouche, alors qu’une spéciale (plus de 10 %) demeure charnue, plus grasse et longue au palais. Tout est donc question de mâche, de palette aromatique et de persistance. 

De pleine mer ou de claire ? 

Qu’elle soit fine ou spéciale, chaque huître passe d’abord de deux à quatre années, selon sa variété et les régions, dans des parcs en pleine mer. Les claires doivent leur appellation à leur mode d’élevage spécifique en Charente- Maritime et plus précisément à Marennes-Oléron. Après leur séjour marin, elles sont immergées dans des bassins argileux creusés dans d’anciens marais salants pour être affinées au gré des marées au moins vingt-huit jours entre septembre et mars. Ce qui leur confère leur saveur noisetée atténuant l’iode. 

Creuses ou plates ? 

Presque toutes les huîtres produites en France sont creuses. Facilement reconnaissables à leur forme allongée, elles déploient un goût iodé. Les plates, qui représentent à peine 5 % du marché, sont rondes. Baptisées de Bélon, en référence à l’estuaire entre Lorient et Concarneau où elle furent introduites en 1864 par Auguste de Solminihac, un pionnier de la conchyliculture, elles se distinguent par des arômes bien plus prononcés. 

Petites ou grosses ? 

Plus le numéro est bas, plus la taille de l’huître est importante. Les calibres varient de 0 à 5 pour les creuses et de 000 à 6 pour les plates. Ainsi, une n° 0 creuse pèse plus de 151 g, contre 30 à 45 g pour une n° 5. Une n° 000 plate pèse de 100 à 120 g, contre environ 20 g pour une n° 6. Si elles sont crues, on opte plutôt pour des moyennes (n° 3 en creuses ou plates), qui plairont à coup sûr à tout le monde. Cuites, on se dirige assurément vers des grosses (n° 0 en creuse et n° 000 en plate), qui réduiront forcément avec l’impact de la chaleur.

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